Refuge pour corps et âmes perdus
 
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 — CONTEXTE » le tout début

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Setsuko Chiei
Setsuko Chiei
Esprit
Messages : 376
Date d'inscription : 24/04/2013
MessageSujet: — CONTEXTE » le tout début   — CONTEXTE » le tout début I_icon_minitimeJeu 25 Avr - 5:41




Contexte






Dehors, la pluie tombait si fort que les vitres du train tremblaient sous l’effet de la vitesse.
La nuit sombre empêchait à tout paysage de s’esquisser mais cela n’empêchait en rien à Charlie de regarder de l’autre côté de la vitre, dans l’espoir d’y apercevoir quelque chose, n’importe quoi, qui pourrait le rassurer.
A vrai dire, le jeune garçon, âgé approximativement de seize ans, commençait à se demander sérieusement ce qu’il faisait ici.
Il n’était certes pas sans se souvenir de la fuite de sa petite maison dans l’état de Washington, ni avoir pris ce train, sans même posséder de billet ni sans avoir regardé sa destination finale.
Et Charlie s’était donc retrouvé là, sur un coup de tête, et il commençait à le regretter amèrement. Certes, cela l’avait fait quitter son affreuse famille adoptive, son abominable lycée et la petite vie de campagne.
Après tout, ici, au moins, personne ne le prenait pour un monstre, et c’est cela qui comptait réellement à ses yeux.
Le train finit par se résoudre à ralentir et le jeune garçon se leva avec empressement, et il se dirigea vers la sortie, pressé de sortir du véhicule pour découvrir un nouvel endroit.
Il n’y avait guère plus de cinq ou six personnes dans cet étrange train et il fut étonné de voir qu’ils s’apprêtaient tous à descendre ici. Peut-être était-ce le terminus ? Comment le savoir puisqu’aucune voix ne semblait vouloir annoncer quoi que ce soit.
Lorsque l’engin s’arrêta complètement, Charlie ouvrit avec frénésie la porte à demi rouillée et il sortit dehors, suivi de près par les rares personnes qui avaient pris ce train.
Néanmoins, l’adolescent se trouva rapidement être seul sur le quai de cette minuscule gare éclairée faiblement par quelques lampadaires disposés çà et là.
Il jeta un œil interrogateur vers l’étrange bâtisse et il se demanda dans quel pays il était.
Etait-il resté aux Etats-Unis ? Assurément pas, la gare n’avait aucun côté américain.
Cependant, il n’était pas non plus au Canada et encore moins au Mexique.
Non, l’endroit ressemblait d’autant plus à l’Europe ou peut-être même au Japon. Mais il était formellement impossible qu’il ne se trouve si loin car, d’aussi loin que remontaient ses souvenirs, il n’avait pris aucun avion ni aucun bateau.
Charlie finit par hausser les épaules, songeant soudainement à la situation dans laquelle il s’était lui-même embarquée.
Il ne pouvait dormir ici, pas sous cette pluie battante et puis, il avait pris quelques dollars, il devait trouver un hôtel ou une auberge, cela serait plus confortable et il pourrait au moins songer à ce qu’il ferait le lendemain.
Ainsi, il se dirigea vers l’entrée de la gare et il se retrouva enfin à l’intérieur, derrière la porte coulissante qui amortit le bruit incessant de la pluie.
Un spot lumineux s’éclaira faiblement et Charlie se dirigea vers l’autre sortie de la gare, après avoir jeta un œil autour de lui et n’avoir remarqué aucune inscription qui aurait pu lui révéler le pays ou la ville où il se trouvait.
Il se retrouva de nouveau dehors et fut heureux de remarquer une ville, en bas de la colline où il se trouvait à cet instant. Les premières maisons étaient à quelques centaines de mètres de là et il ne mettrait pas longtemps à se retrouver au cœur de la petite ville.
Il aperçut même, au loin, les reflets sombres de la mer dans laquelle se reflétait un croissant de lune.
Charlie commença donc de descendre la petite route en direction des maisons et de la vie et il se retrouva rapidement dans la cité, longeant les boutiques fermées en cette heure tardive, cherchant désespérément un hôtel ou une auberge pour dormir. Ne trouvant rien et n’osant pas interpeller les rares passants qui se promenaient, il finit par s’engager dans une sombre ruelle, à l’écart des yeux curieux.
Il s’assit contre un mur et resta là, sans bouger.
Les heures semblaient s’écouler lentement et Charlie ne parvenant pas à s’endormir finit par s’apitoyer sur son sort en versant quelques larmes qu’il essuya rapidement d’un geste maladroit.  
Au bout d’un temps qui lui parut infini, le jeune garçon crut entendre des pas légers approcher de lui.
Il tendit l’oreille, attentif et finit par se dire qu’il avait rêvé. Il se tourna donc sur le côté, comme pour se protéger de quelques mauvais esprits.
Les bruits se firent de nouveau entendre, plus proches et Charlie se retourna vivement.
Une lueur éclatante apparut soudainement dans l’obscurité et Charlie se cacha instinctivement les yeux, ébloui par la lumière.
Après quelques secondes, il enleva une main et  put observer la personne qui tenait la lanterne.
C’était une jeune fille, et elle n’était probablement pas adulte. Ses longs cheveux bruns encadraient un visage simple et rassurant qui se mit soudainement à parler.

-Tu es seul, n’est-ce pas ?

Charlie fronça les sourcils, que voulait-elle donc ?

-Viens, suis-moi, dit-elle sans attendre la réponse de Charlie, sauf si tu préfères rester ici, bien sûr.

Elle se retourna et commença de repartir dans l’autre sens, laissant le pauvre garçon de nouveau seul avec lui-même.

-Attendez ! s’exclama le jeune Charlie en se levant avec entrain.

Il partit à la suite de la jeune fille et la suivit, sans réellement savoir pourquoi. Après tout, un peu de compagnie ne pouvait guère lui faire du mal.
Ils se retrouvèrent rapidement dans ce qui devait être la rue principale où quelques voitures passaient de temps à autre.

-Quel est votre nom ? demanda Charlie, curieux.
-Setsuko, répondit-elle simplement, et je suis spéciale, comme toi Charlie.
-Spéciale ? demanda-t-il en fronçant les sourcils sans oser demander comment elle connaissait son prénom.

La jeune fille ne répondit pas immédiatement et elle s’engagea dans une autre ruelle semblable en tous points à celle qu’ils venaient de laisser.
Ils s’arrêtèrent devant une armoire quelque peu défoncée dont quelqu’un avait probablement voulu se débarrasser.

-Nous ne sommes pas humains, tu le sais aussi bien que moi, je suis un esprit et tu es un sorcier.

Cette fois-ci, Charlie ne contesta pas. Après tout, elle avait raison, même si lui, il voyait plus cela comme de la monstruosité plutôt que de la spécialité.
Voyant que la jeune fille commençait à actionner la poignée de la porte de l’armoire, Charlie fronça de nouveau les sourcils.

-Ne me dîtes pas que l’on va dormir dans une armoire, s’esclaffa-t-il.
-Les apparences sont parfois trompeuses, assura-t-elle avec un sourire.

Elle ouvrit donc la porte et Setsuko rentra à l’intérieur, suivie de près par Charlie. La porte se referma d’elle-même, les plongeant tous deux dans l’obscurité.
Néanmoins, celle-ci ne dura guère puisque des lampes s’allumèrent au plafond, laissant apparaître un patio au moins de fois plus grand que ce que pouvait contenir l’armoire.
Le sol était recouvert d’un tapis rouge et des étagères avaient été clouées au mur, sur lesquelles étaient empilées chaussures, boîtes et manteaux.
Setsuko enleva ses chaussures, les posa sur une étagère et Charlie fit de même, sans poser de question.
Lorsque cela fut fait, la jeune fille se dirigea vers une autre porte située à l’extrémité de la précédente et l’ouvrit.
Cette fois-ci, Charlie ne put s’empêcher de s’émerveiller. Devant lui se trouvait un loin et étroit couloir de bois qui serpentait plus ou moins jusqu’à un escalier qui devait probablement mener aux étages supérieurs.
Le long du couloir était parsemé de portes, de cadres et de quelques décorations discrètes qui donnait un air rustique à cet étrange endroit.

-Bienvenue à Hinan Shigiku, s’exclama Setsuko avec un sourire, refuge pour corps et âmes perdus.

Epaté par la beauté des lieux, Charlie ne dit pas un mot et il se contenta de suivre la jeune fille qui s’était déjà engagée dans le couloir et qui se dirigeait vers l’escalier de bois.
Dès lors qu’ils se retrouvèrent au pied des marches, elle se tourna vers le jeune garçon.

-J’ai construit cet endroit pour ceux qui, comme je l’étais autrefois, sont seuls et démunis, et le destin t’a mené ici, Charlie, tu peux décider de partir, mais sache que la meilleure solution serait de rester.

Elle s’arrêta de parler pour changer complètement de sujet.

-En bas, se trouvent les espaces de vie, tels que le salon, la cuisine et le réfectoire. En haut, tu trouveras les chambres de quatre, de deux ou d’une seule personne, ainsi que la salle de bain. Il y a aussi un toit et un jardin avec une piscine et un terrain.
Il reste une place dans la chambre numéro 7, tu peux t’y installer pour cette nuit et changer demain si tu le souhaites.

Charlie hocha la tête, les yeux brillants d’émotion. Désormais, il n’était plus seul et il avait enfin trouvé une maison qui voulait de lui pour ce qu’il était.
Il jeta un dernier coup d’œil vers la jeune fille et s’engouffra finalement dans l’obscur escalier, un sourire aux lèvres.




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