Tiens, une jolie fille. Mais, elle est morte ? { Pv. Amaryu Amelissia }

Décidément, la chaleur ambiante a du me faire perdre la tête, et j'ai aussi sûrement pris un coup de chaud. Les insolations, c'est dangereux pour la santé, surtout mental. Ça fait perdre la boule. Comment ai-je pu ainsi m'attendrir devant ma colocataire ? Alors que ça n'aurait pas dû arriver, je me suis épris d'elle. Ou c'est le soleil qui tape trop. Enfin, j'ai beau me chercher des excuses, je sais pertinemment que la prochaine fois que je la reverrai, ce qui ne va pas beaucoup se faire attendre, je ne pourrais pas m'empêcher de la prendre dans mes bras, de lui sourire et de la regarder dans les yeux, en oubliant que d'ordinaire je n'accorde autant de tendresse à personne.

J'ai malgré moi un petit soupir résigné, tout en observant l'endroit où je suis. C'est un grand salon - enfin, rien de plus logique étant donné que son nom est le Grand Salon, huhuh - avec une cheminée éteinte - forcément, il fait bien assez chaud comme ça, pas la peine d'en rajouter encore - et d'agréables fauteuils pour s'assoir. Comment suis-je arrivé ici, déjà ? Je fronce les sourcils, en essayant de trouver la réponse à cette question. Pensivement, je croise mes bras, et scrute un peu plus les lieux. Non, braiment, je n'ai aucune idée. Je me détend, haussant mes épaules, et vais inspecter en profondeur la pièce.

Je me suis perdu dans la contemplation de la pièce et dans la recherche d'un objet décisif, sans vraiment prendre en compte le temps qui passe inexorablement.Je ne serais dire jusqu'à quand je me suis laissé emporté dans les douces couleurs du lieu, mais j'aurais bien été obligé de m'en retirer un moment ou un autre. Et ce dernier est apparu plus vite que je ne le croyais, à la manière d'un flèche sur sa lancée. Quand j'entends une voix féminine dire « Salut tu cherches un trésor ? » je suis totalement surpris que je fais un bond en arrière et que mon pouvoir s'active tout seul.

Mon visage devient un peu plus fin, adoptant des traits efféminés, à la manière de beaucoup d'hommes asiatiques, mes cheveux  deviennent légèrement plus long, caressant ainsi ma nuque, et se colorent d'un châtain clair aux fins filament dorés. Mes yeux, à présent bridés, se voilent et prennent une teinte noire et profonde, énigmatique. Gêné de m'être ainsi fait surprendre, je rougis un peu, et j'évite pendant quelques instants le regard de la nouvelle personne - une fille, pourtant.

« Un ... Euh ... Un trésor ? »

Je suis vraiment gêné d'avoir ainsi sursauter comme une petite fillette qui aurait eu à peine quelques années. Du coup, mes rougeurs s'accentuent encore un peu. Et ça doit sûrement faire peur à la jeune femme que j'ai en face de moi, vu qu'elle se met à chercher quelque chose. Au départ, j'ai aucune idée de ce qu'elle veut trouver précisément. Puis quand elle se retourne vers moi avec une bouteille d'eau dans les mains, je commence à avoir de nouveau peur. Pas de doute, cette fille est terrifiante. Encore plus quand elle me balance toute l'eau sur la figure. Je reste estomaqué quelques instants, mais c'est largement suffisant pour qu'elle se rapproche de moi avec un coussin.

Pris de panique, je recule de quelques pas - un, deux ou trois quoique peut-être quatre ou cinq au final - en la voyant tenir son arme entre ses mains. J'ai comme une envie de crier à l'aide, mais je suis un homme et les hommes ça pleurnichent pas et ça demandent pas de l'aide. Je respire un bon coup, et une nouvelle fois, mon visage change, ainsi que mon corps. Mes traits s'affirment un peu plus, les muscles de mon corps se dessinent et se font plus présent, mes cheveux deviennent un peu plus courts et se noircissent.

 Et la fille me tombe dessus. Grâce à mes nouveaux muscles, je ne tombe pas moi aussi, et je la retiens dans mes bras, même si elle me fait peur. Je ferme les yeux et lui prend précipitamment son coussin des mains pour le jeter plus loin, tout en la gardant dans mes bras. Après quoi je la redresse en l'observant. Je lui souris en tenant d'oublier qu'elle me fait peur.

« Attention, tu risquerais de te blesser. »

Après m'avoir assuré qu'elle va bien, je décide de la relâcher. Enfin, seulement je n'en ai pas vraiment le temps, étant donné qu'elle fait quelques pas en arrière bien pressés, tout en se défaisant à mes mains qui la tenaient solidement.  Maintenant, je remarque que ma dernière transformation m'a fait avoir quelques centimètres de plus, ce qui fait que j'approche à présent du mètre quatre vingt cinq. Ou du moins, à peu près. Oubliant ma taille, jee me permets d'observer le visage de la jeune femme qui me fait face. Elle a des cheveux roux, couleur que j'ai toujours admiré au fond. En plus, la teinte qu'ont ses cheveux est l'une de meilleures. Lumineuse, étincelante. On dirait un feu brûlant et vivant de son propre souffle. très impressionnant, en fait.

Et puis, ils sont assortis à ses joues qui ont rougi sous l'effet d'un sentiment. Mais lequel ? Peut-être que je la mets mal à l'aise. Mais ça m'étonnerait. Je ne suis pas terrifiant, ou alors, pas à ce que je crois. Je me suis même plutôt une personne assez belle, non ? Donc mon physique ne devrait pas lui faire peur. Sauf que, pourquoi rougirait-elle alors, si ce n'était pas mon physique ? Je penche légèrement la tête sur le côté, plissant les yeux un bref instant en tentant de comprendre ce problème.

Mais en reprenant mes esprits, en effet, on ne laisse pas une fille en plan - même si elle est terrifiante avec son ancien coussin qu'elle avait il n'y a pas si longtemps dans les mains - pour mieux s'occuper de ses petites pensées personnelles, je replace ma tête dans son axe naturel et je lui fais un grand sourire qui est, j'espère, rassurant. Je préfère directement lui poser la question.

« Pourquoi tu rougis ? »